Sade - Les 120 journées de Sodome (1785)



"Elle n'avait jamais quitté la maison de son père, et le scélérat, dès l'âge de douze ans, l'avait fait servir à ses crapuleux plaisirs. Elle trouva bien de la différence dans ceux que goûtait le duc avec elle ; son physique s'altéra sensiblement de cette distance énorme, et le lendemain de ce que le duc l'eut dépucelée sodomitement, elle tomba dangereusement malade : on lui crut le rectum absolument percé."


"Brise-cul avait un hochet si plaisamment contourné qu'il lui devenait presque impossible d'enculer sans briser le cul, et de là lui était venu le nom qu'il portait. La tête de son vit, ressemblant à un coeur de boeuf, avait huit pouces trois lignes de tour ; le membre n'en avait que huit, mais ce membre tortu avait une telle cambrure qu'il déchirait exactement l'anus quand il y pénétrait, et cette qualité bien précieuse à des libertins aussi blasés que les nôtres l'en avait fait singulièrement rechercher."


"Je volai sur-le-champ à l'église et, comme je traversais une petite cour qui se trouvait entre l'entrée de l'église du côté du couvent et le couvent, je rencontrai nez à nez le Père Laurent. C'était un religieux d'environ quarante ans, d'une très belle physionomie. Il m'arrête : "Où vas-tu, Françon ? me dit-il. - Arranger des chaises, mon Père. - Bon, bon, ta mère les arrangera. Viens, viens dans ce cabinet, me dit-il en m'attirant dans un réduit qui se trouvait là, je te ferai voir quelque chose que tu n'as jamais vu." Je le suis, il ferme la porte sur nous, et m'ayant postée bien en face de lui : "Tiens, Françon, me dit-il, en sortant un vit monstrueux de sa culotte, dont je pensai tomber à la renverse d'effroi, tiens, mon enfant, continuait-il en se branlant, as-tu jamais rien vu de pareil à cela ?... C'est ce qu'on appelle un vit, ma petite, oui un vit... Cela sert à foutre, et ce que tu vas voir, qui va couler tout à l'heure, c'est la semence avec quoi tu es faite."


"Mais la nature, cette fois-ci, ne répondit pas aux voeux du prélat, et quelques minutes après qu'il se fut enfermé dans le cabinet, il en sortit furieux, dans le même état d'érection, et s'adressant à Durcet, qui était de mois : "Tu me camperas ce petit drôle-là en punition pour samedi, lui dit-il, en rejetant violemment l'enfant loin de lui, et qu'elle soit sévère, je t'en prie." On vit bien alors que le jeune garçon, sans doute, n'avait pas pu le satisfaire, et Julie fut conter le fait tout bas à son père. "Eh ! parbleu, prends-en un autre, lui dit le duc, choisis dans nos quadrilles, si le tien ne te satisfait pas. - Oh ! ma satisfaction pour le moment serait très éloignée de ce que je désirerais tout à l'heure, dit le prélat. Vous savez où nous conduit un désir trompé. J'aime mieux me contenir, mais qu'on ne ménage pas ce petit drôle-là, continua-t-il, voilà tout ce que je recommande... - Oh ! je te réponds qu'il sera tancé, dit Durcet. Il est bon que le premier pris donne l'exemple aux autres. Je suis faché de te voir dans cet état-là ; essaye autre chose, fais-toi foutre."


" "Avez-vous envie de chier ? continue le libertin. - Non, monsieur. - Oh bien ! j'en ai envie moi, et une copieuse, afin que vous le sachiez. Ainsi, préparez-vous à la satisfaire... quittez ces jupes." Elles disparaissent. "Posez-vous sur ce sofa, les cuisses très élevées et la tête fort basse." Lucile se place, le vieux notaire l'arrange et la poste de manière à ce que ses jambes très séparées laissent son joli petit con dans le plus grand écartement possible, et si bien placé à la hauteur du fessier de notre homme qu'il peut s'en servir comme d'un pot de chambre. Telle était sa céleste intention, et pour rendre le vase plus commode, il commence par l'écarter de ses deux mains autant qu'il a de force. Il se place, il pousse, un étron vient se poser dans le sanctuaire où l'Amour même n'eût pas dédaigné d'avoir un temple. Il se retourne et, de ses doigts, enfonce autant qu'il peut dans le vagin entrouvert le sale excrément qu'il vient de déposer. Il se replace, en pousse un second, puis un troisième, et toujours à chaque la même cérémonie d'introduction. Enfin au dernier, il la fait avec tant de brutalité que la petite jeta un cri et perdit peut-être par cette dégoûtante opération la fleur précieuse dont la nature ne l'avait ornée que pour en faire part à l'hymen. Tel était l'instant de jouissance de notre libertin. Avoir rempli le jeune et joli petit con de merde, l'y fouler et l'y refouler, tel était son délice suprême."


"Et à quoi diable servirait, je vous prie, la langue d'une femme, si ce n'était à torcher des culs ?"


"Il encule, et pendant qu'il sodomise, il enlève le crâne, ôte la cervelle, et la remplace par du plomb fondu."


"Après avoir coupé tout ras le vit et les couilles, il forme un con au jeune homme avec une machine de fer rouge qui fait le trou et qui cautérise tout de suite ; il le fout dans cette ouverture et l'étrangle de ses mains en déchargeant."


"Ce même soir, on présente Narcisse aux vexations ; on lui brûle les cuisses et le vit, on lui écrase les deux couilles. On reprend Augustine, à la sollicitation du duc qui est acharné sur elle ; on lui brûle les cuisses et les aisselles, on lui enfonce un fer chaud dans le con. Elle s'évanouit ; le duc n'en devient que plus furieux ; il lui coupe un téton, boit son sang, lui casse les deux bras et lui arrache le poil du con, toutes les dents, et lui coupe tous les doigts des mains qu'il cautérise avec le feu. Il couche encore avec elle, et, à ce qu'assure la Duclos, il la fout en con et en cul toute la nuit, en lui annonçant qu'il l'achèvera le lendemain."


"Ce même soir, on présente Narcisse aux orgies ; on achève de lui couper tous les doigts des mains pendant que l'évêque l'encule et que Durcet opère, on lui enfonce une aiguille brûlante dans le canal de l'urètre. On fait venir Giton, on se le pelote et on joue à la balle avec, et on lui casse une jambe pendant que le duc l'encule sans décharger. Arrive Zelmire : on lui brûle le clitoris, la langue, les gencives, on lui arrache quatre dents, on la brûle en six endroits des cuisses par-devant et par-derrière, on lui coupe les deux bouts des tétons, tous les doigts des mains, et Curval l'encule en cet état sans décharger. On amène Fanchon à qui on crève un oeil. - Pendant la nuit, le duc et Curval, escortés de Desgranges et de Duclos, descendent Augustine au caveau. Elle avait le cul très conservé, on la fouette, puis chacun l'encule sans décharger ; ensuite le duc lui fait cinquante-huit blessures sur les fesses, dans chacune desquelles il coule de l'huile bouillante. Il lui enfonce un fer chaud dans le con et dans le cul, et la fout sur les blessures avec un condom de peau de chien de mer qui redéchirait les brûlures. Cela fait, on lui découvre les os et on les lui scie en différents endroits, puis l'on découvre ses nerfs en quatre endroits formant la croix, on attache à un tourniquet chaque bout de ces nerfs, et on tourne, ce qui lui allonge ces parties délicates et la fait souffrir des douleurs inouïes. On lui donne du relâche pour la mieux faire souffrir, puis on reprend l'opération, et, à cette fois, on lui égratigne les nerfs avec un canif, on mesure qu'on les allonge. Cela fait, on lui fait un trou au gosier, par lequel on ramène et fait passer sa langue ; on lui brûle à petit feu le téton qui lui reste, puis on lui enfonce dans le con une main armée d'un scalpel, avec lequel on brise la cloison qui sépare l'anus du vagin ; on quitte le scalpel, on renfonce la main, on va chercher dans ses entrailles et la force à chier par le con ; ensuite, par la même ouverture, on va lui fendre le sac de l'estomac. Puis l'on revient au visage : on lui coupe les oreilles, on lui brûle l'intérieur du nez, on lui éteint les yeux en laissant distiller de la cire d'Espagne brûlante dedans, on lui cerne le crâne, on la prend par les cheveux en lui attachant des pierres aux pieds, pour qu'elle tombe et que le crâne s'arrache. Quand elle tomba de cette chute, elle respirait encore, et le duc la foutit en con dans cet état ; il déchargea et n'en sortit que plus furieux. On l'ouvrit, on lui brûla les entrailles dans le ventre même, et on passa une main armée d'un scalpel qui fut lui piquer le coeur en dedans, à différentes places. Ce fut là qu'elle rendit l'âme. Ainsi périt à quinze ans et huit mois une des plus célestes créatures qu'ait formées la nature, etc. Son éloge."


"Supplices en supplément : Au moyen d'un tuyau, on lui introduit une souris dans le con ; le tuyau se retire, on coud le con, et l'animal, ne pouvant sortir, lui dévore les entrailles."...